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lundi 6 juillet 2015

"Le quatrième mur" - Sorj Chalandon

"Le quatrième mur" - Sorj Chalandon

Auteur : Sorj Chalandon
  Éditeur : Le livre de poche
 Collection : Littérature et Document
Date de publication : 20 août 2014
Nombre de pages : 330

L'idée de Samuel était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé. Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi, le petit théâtreux de patronage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la sienne

Mon avis

Ce roman n'est pas du tout le genre de livre que je lis d'habitude.
En voyant sa couverture et en lisant son résumé, je ne l'aurai probablement jamais acheté.
Seulement voilà, je voulais lire un livre et je ne savais pas lequel choisir alors, j'ai demandé à la libraire de m'en conseiller un.
Je lui ai dit que j'avais pensé à lire l'"Antigone" de Cocteau mais que, comme ils ne l'avaient pas, je ne savais pas où donner de la tête.
C'est alors qu'elle m'a vivement conseillé ce livre. Je l'ai donc acheté sans vraiment savoir de quoi cela parlé. Je savais juste qu'un homme rêvait de jouer "Antigone" en pleine guerre civile du Liban afin de donner un peu de paix aux habitants. Chaque personnage devrait être joué par un représentant de chaque camp. 


Et, que vous dire, à part que ce livre a été un énorme coup de cœur ?
Ce coup de cœur est bien sûr dû à la plume magnifique de l'auteur, fluide et poétique, vive et précise, forte. Mais surtout, à l'énorme claque et à la déferlante d'émotion que j'ai ressenti en lisant le roman.
Impossible de le refermer et, après avoir tourné la dernière page, je me sentais mal, il fallait que je m'isole, que je réfléchisse.

Ce livre nous parle de paix et de guerre. De l'utopie et de la folie des hommes. De colère, de liberté et de théâtre. Dans ce livre, l'inhumain côtoie l'humanité, comme dans la vraie vie. Parce que ce livre est vrai, ce livre est juste. Il ne cherche pas à faire semblant même si les détails et les images doivent être crues. Comme Chalandon l'a dit : "Il fallait écrire".

J'ai ressenti de nombreuses émotions en lisant ce roman : de la tristesse, de la colère, de l'amour. J'ai pleuré un nombre incalculable de fois.

Je ne connaissais pas le contexte politique, religieux, ... de la guerre civile libanaise. Alors certes, j'ai parfois eu du mal à comprendre ce qu'il se passait. Mais, l'auteur explique tout en temps voulu.
On finit par voir et par comprendre. Par voir que chacun de ses personnages est humain. Ils ne sont pas plus mauvais les uns que les autres. C'est juste que la terrible folie des hommes, la guerre, les a emmené avec elle, dans son atroce engrenage. 


Je ne sais pas si je vous aurais donné envie de lire ce livre. C'est toujours dur de décrire ce qu'on a ressenti lors d'une telle lecture mais, je vous conseille vraiment de lire ce roman.
Il est poignant, il est beau et cruel à la fois.


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